mercredi 7 mars 2007

DEMOCRATIE TOTALITAIRE : un joyeux pléonasme !

La démocratie totalitaire, Penser la modernité post-démocratique.

Mathieu Baumier, Presses de la Renaissance, 300 p., 20 euros.

Salutaire réflexion sur l’état de notre démocratie devenue (mais la démocratie n’est-elle pas corrompue dès l’origine ?) une « démocratie totalitaire », « un état servile de la société dont l’imaginaire demeure celui de la liberté et de l’égalité ». L’auteur montre comment l’idée démocratique s’est vidée de sa substance au profit d’un « régime oligarchique ». La « post-démocratie » se caractérise par l’unanimisme politico-médiatique, le consensus mou, la société de connivences, la propagande publicitaire, sans parler des mensonges et des manipulations de toutes sortes…etc. L’individu de cette société totalitaire est atomisé, « hédoniste, athée, néospiritiualiste…rêvant d’un autre qui ne soit pas un ennemi… ».

Nous trouvons pourtant à redire à cette belle démonstration, car c’est bien la nature et le but de la démocratie que de produire une société athée, relativiste, individualiste fondée sur le mensonge et la veulerie, l’égalitarisme, le verrouillage de la pensée et du langage et nous nous étonnons ici que des observateurs éclairés tels que M. Baumier puisse se demander par quel artifice la démocratie peut-elle se changer en son contraire tout en restant elle-même ?? En fait elle n’est qu’elle-même depuis toujours, mais il semble qu’elle soit parvenue à un degré assez inégalé de performance (dans l’abject s’entend !!) !!!

L’analyse du livre que nous propose Philippe Maxence dans l’Homme Nouveau (n°1390 du 3 mars 2007) est plus intéressante car au-delà du constat (toujours utile) elle propose une grille de lecture fondée sur la Doctrine sociale de l’Eglise qui est toujours limpide et pas assez exploitée dans la réflexion. Dans Evangilum Vitae, Jean-Paul II notait déjà que : « la démocratie, en dépit de ses principes, s’achemine vers un totalitarisme caractérisé ». Les Encycliques Veritatis splendor et Centesumus annus reprendront encore cette approche en constatant qu’une : « démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois… ».

Notre démocratie ne fonctionne pas car elle n’est fondée sur aucune valeur relevant de la loi naturelle et n’a pas le soucis du bien commun…il suffit de voir les motivations répugnantes de nos politiciens pour mieux s’en convaincre…cette campagne électorale n’a pour objet que celui de mettre en place une équipe qui ne veut pas le bien commun, mais le pouvoir (et surtout ce qu’il rapporte) à son profit individualiste et matérialiste (athée-relativiste-eugéniste… en plus c’est mieux !!!!!).

Dans le même esprit….

Moralement correct, Recherche valeurs désespérément.

Jean Sevilla, Perrin, 220 p, 18 euros.

Une trilogie ? Après Le Terrorisme intellectuel et Historiquement correct, voici le dernier livre de celui qui semble s’être fait une spécialité dans la dénonciation des mécanismes fondant le verrouillage de sa pensée, de l’action ou de l’histoire par la démocratie totalitaire.Si cet ouvrage semble constituer le troisième pilier d’une ouvre, cela n’est pas le fait de l’auteur qui affirme n’avoir eu aucun plan pas plus qu’il n’a eu l’intention d’exploiter un « filon ». Pour s’en convaincre il suffit de lire ces trois livres pour comprendre que les persepectives, les angles d’attaque des problématiques sont différerents. Lire le très bon article de Philippe Maxence et consulter le site de Jean Sevilla.

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